Littéralement, c’est la réalisation en direct (live) de dessin ou croquis (sketch). Cet outil de la Facilitation Graphique s’adresse à tout type événements : congrès, séminaires, conférences, présentations en public. Cette technique d’animation et de communication apporte de nombreux bénéfices à l’événement concerné : souligner des informations, maintenir l’attention du public et faciliter la mémorisation des messages, en toute légèreté !
Elle peut être réalisée par des dessinateurs confirmés ou non, mais la qualité du Live-Sketching va bien au-delà de la seule qualité graphique. En voici quelques caractéristiques.
Du dessin, pas de l’art !
Savoir bien dessiner est un avantage certain. Mais dans la pratique du Live-Sketching, il faut surtout savoir dessiner vite ! La question n’est donc pas de produire une œuvre d’art : il faut rester simple. L’objectif est de toucher directement le public, aller droit au but, être percutant. L’attention doit être portée sur l’idée que véhicule le dessin et non le dessin lui-même.
La pratique du Sketchnotes s’avère par exemple très utile car elle résulte du même processus : mettre en image ce qui est dit ou écrit. Cette pratique nécessiterait un article à part entière tant les champs explorés sont divers. En attendant un article plus complet, quelques ressources disponibles sur le site http://www.sketchnotes-facile.com.
On peut ainsi se constituer une « bibliothèque » d’éléments graphiques qui sont alors choisis et utilisés en fonction de l’événement et du moment jugé opportun. Certains sont universels (flèches, connecteurs, bulles…) alors que d’autres sont spécifiques au thème de l’événement.
« Passer dix minutes à dessiner une ampoule n’a ici aucun sens : peu importe si le dessin est réaliste ou non, si tout le monde comprend qu’il s’agit d’une ampoule, c’est gagné ! »
Un des avantages du dessin réside dans son universalité. Il n’existe pas de barrière de la langue ou de la discipline traitée. La communication des idées est alors grandement facilitée par le trait de crayon.
Certes, il existe des traits culturels propres à chaque pays ou communauté. Mais bon nombre de dessins sont repris dans différents médias de différents pays et font le tour du monde avec le même succès. Dans tous les cas, ils suscitent réactions et commentaires : nous sommes bien dans la communication !
Enfin, « les petits dessins » sont très populaires. Chaque magazine ou journal de presse possède son « petit dessin du jour ». Et c’est bien souvent la page que chaque lecteur recherche en premier ! Certains sont sophistiqués, d’autres plus minimalistes. Toujours au service d’une idée, d’un engagement, d’une réflexion, d’un clin d’œil, porteurs de sens.
La technique : une question de sensibilité et de moyens !
Afin d’être percutant, il est indispensable donc de savoir dessiner rapidement une idée qui surgit. La rendre vite visible au public est tout aussi primordial. Le matériel de capture et de projection prend alors toute son importance. Sachant que chaque dessinateur a ses préférences.
En version papier, un rétroprojecteur (si, si, cela existe encore !), permet la projection en temps réel. Mais le dessinateur doit alors être situé très proche de l’écran. Or, le dessinateur est « posté » la majorité du temps à un endroit stratégique : le fond de la salle !
Un appareil photo et un smartphone font très bien l’affaire pour capturer le dessin. Puis la projection se fait via un ordinateur et un vidéoprojecteur. Attention ici pour la qualité de la projection : un mauvais cadrage, le blanc de l’arrière-plan qui vire plutôt au gris foncé, une mauvaise gestion des couleurs peuvent nuire au rendu à l’écran.
Le scan lui, garde une bonne qualité de résolution mais le processus est trop lent et inadapté au Live-Sketching. Si les moyens le permettent, notamment dans un événement télévisuel, l’emploi d’une caméra est idéal.
« Analogiques ou numériques, une bonne maîtrise des outils est fortement recommandée dans tous les cas. Par le dessinateur lui-même ou bien par un tiers facilitateur. »
Le tout numérique peut s’avérer très pratique. Le dessin est directement réalisé sur une tablette tactile ou grâce à une tablette graphique et un stylet. Sa projection est alors assurée par un vidéoprojecteur et son exploitation est facilitée.
En effet, de plus en plus d’événements sont relayés sur les réseaux sociaux. La gestion de cette communication par un « Community Manager » est loin donc d’être superflue, voire indispensable.
Il m’est arrivé parfois de gérer à la fois la réalisation du dessin, sa capture et son relais sur les réseaux sociaux. Et cela à un rythme d’un dessin toutes les 5-10 minutes. Je vous assure, c’est très sportif !
Mais surtout…
Au-delà des qualités techniques du dessinateur, c’est l’à-propos et la réactivité du dessinateur qui sont déterminants. Pour chasser l’ennui qui peut guetter tout événement, il est essentiel d’avoir le sens du rythme. Placer son dessin au bon moment, profiter d’une transition, d’un temps mort, d’une baisse de régime de l’orateur : le petit clin d’œil dessiné re-dynamise et donne un nouveau souffle.
La gestion du rythme est très importante car elle peut être contre-productive, que ce soit dans le timing ou la fréquence. Placer un dessin au mauvais moment, avec une idée incohérente avec ce qui est exprimé par l’orateur est totalement inefficace. Je ne parle pas des contre-sens. Ensuite, trop de dessins va nuire également au contenu, le faire passer au second rang alors que le Live-Sketching doit au contraire être à son service. Le public n’est plus attentif qu’aux dessins et oublie le contenu. La qualité prime donc toujours sur la quantité.
« Un bon coup de crayon, une once de technique, une bonne dose d’im-pertinence : les gages de réussite ! »
Le dessin apporte une certaine convivialité dans l’événement, une légèreté parfois salutaire, une ambiance positive. L’interaction qui se créé alors avec le public - une connivence même - est doublement bénéfique. Le public devient impatient de voir s’afficher le prochain dessin : il cherche à l’anticiper, à le deviner et reste donc concentré sur ce qui se passe. Le dessin suscite ensuite une réaction de la part du public : on joue alors sur les émotions qui augmentent considérablement la capacité de mémorisation.
Pour conclure
Le Live-Sketching constitue un outil très puissant dans l’animation événementielle : il apporte les infos essentielles, les met en perspective, fait réfléchir, fait sourire. Les messages passent en toute convivialité et sont mieux retenus.
Comme le résume si bien le dessinateur Aster : « Le petit dessin humoristique est l’adjuvant privilégié de toute communication sérieuse et efficace ». Pas mieux !
Pour en savoir plus, je vous invite à découvrir en vidéo ci-dessous son intervention lors de la conférence TEDxClermont 2015.
Si vous mêmes pratiquez le Live-Sketching ou êtes intéressés par sa pratique, n'hésitez pas à commenter, compléter et partager cet article. Contactez moi également via guillaume.monnain@akenium.fr ou via Contact.
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